fbpx

30 Oct 2020

N’est pas agile: l’entreprise qui n’a pas la capacité de se remettre en question!

Avant de parler de l’entreprise agile, il est important de se mettre, tout d’abord,d’accord sur la notion d’agilité, sa signification et les définitions qu’elle peut en cacher.
A priori, l’agilité signifie le fait d’être à la fois confiant et capable de se remettre en cause de façon continue.
La confiance, comme disait Stephen Covey, Jr. est un principe fondamental à la collaboration au sein de l’entreprise, mais c’est aussi un excellent levier pour faire face à l’hyper-complexité des environnements (politique, économique, social, technologique, écologique, légal, …) changeants.

En réalité, la remise en cause (en question) permanente est une technique indispensable pour intégrer le changement dans les pratiques managériales de l’entreprise.
Par ailleurs, force est de constater que plusieurs auteurs et cabinets d’expertise en stratégie se sont penchés sur la définition de l’entreprise agile, mais celle qui a été donnée par le cabinet international Déloitte nous semble la plus pertinente et la plus proche de la réalité des entreprises d’aujourd’hui.
En effet, une entreprise agile : « est une entreprise qui apporte des solutions concrètes et personnalisées à ses clients, qui coopère pour améliorer sa compétitivité, qui s’organise pour maîtriser le changement et l’incertitude, et enfin, qui se nourrit de la richesse de ses collaborateurs et de son patrimoine informationnel ».
Ainsi, pour devenir agile, une entreprise doit remettre en cause de façon permanente ses cinq « S » classiques, à savoir:

  1. Stratégie : À court, moyen et long terme.
  2. Système de pilotage de la performance : Mettre en place un Système d’Information moderne et performant, capable de mesurer les niveaux de performance individuelle, collective et organisationnelle.
  3. Structure organisationnelle : Aplatie et horizontale avec des pratiques de Downsizing (réduction des effectifs…) et de Delayering (réduction des niveaux hiérarchiques…).
  4. Social : Des ressources humaines compétentes, bien formées et valorisées.
  5. Style ou mode de management : Adapté aux contextes de changement, d’incertitude et de complexité.

Finalement, l’entreprise agile est celle qui se pose les questions pertinentes par rapport à son avenir :

  • Qui seront les clients (potentiels et gros comptes) de demain ?
  • Par quels circuits seront-ils touchés ?
  • Qui seront les concurrents directs et indirects de l’entreprise dans les cinq ou dix prochaines années ?
  • D’où viendront les marges bénéficiaires de l’entreprise ?
  • De quelles compétences fondamentales l’entreprise a-t-elle besoin pour devenir agile et exceptionnelle ? Etc…

L’entreprise agile est, de surcroît, celle qui est en mesure de construire, soigneusement, son avenir et de le conquérir rapidement au lieu de rester les bras croisés pour subir les conséquences de son inertie.

Elle est également, comme le précisent G. Hamel et C.K. Prahalad, capable de relever les défis de la concurrence, d’imaginer et de se mobiliser pour l’avenir, et surtout, en mesure d’arriver la première.

Aujourd’hui, une entreprise doit être « agiliste » non seulement pour assurer sa survie, mais aussi et surtout pour garantir sa pérennité en s’adaptant rapidement et de façon permanente à des environnements, de plus en plus, différents, chaotiques et variés.

M. ATROUCH Brahim
Docteur en Management des Organisations,
Consultant senior en management

Article du magazine « AIGLE », 6ème édition