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20 Mai 2022

CINÉ ET COACHING

Mark Zuckerberg, étudiant d’Harvard en mathématiques, a eu un jour l’idée de concevoir un site internet où les étudiants peuvent afficher leur profil personnel afin d’entrer en contact avec les autres étudiants de l’université. Nommé « The Facebook », son site connaît un succès monstre et attire l’attention de Sean Parker, concepteur de «Naspter». Six ans plus tard, devenu le plus jeune milliardaire de l’histoire, Zuckerberg doit faire face aux poursuites et de son ancien meilleur ami et associé Eduardo Saverin, et de Tyler et Cameron Winklevoss, qui réclament la paternité du site devenu un véritable phénomène mondial (Cinoche.com)

The Social Network est souvent reconnu comme l’un des meilleurs films des années 2010 : un chef-d’œuvre cinématique dans les différents domaines techniques notamment le scénario, la réalisation, le score, et le montage, et jusqu’à nos jours, il apparait dans les tops 10 des critiques reconnus, des cinéphiles, des magazines spécialisées, et mêmes des grands cinéastes.

Drôlement, ce succès commercial et critique n’est pas attribué à son exploration de l’histoire de la création de l’une des plateformes les plus influentes, mais surtout au partenariat improbable du réalisateur David Fincher et l’auteur Aaron Sorkin.

Pour comprendre ce qui est spécial dans cette collaboration il est nécessaire de donner un petit aperçu sur le mode opératoire de chacun d’eux : David Fincher est un réalisateur qui est très reconnu par l’atmosphère plutôt hantant de ses films, il préfère montrer plutôt que raconter, et il excelle dans les films de suspense, il en a créé d’ailleurs des titres assez impressionnants (« Se7en », « Fight Club », « Gone girl », « The girl with dragon tatoo », pour citer quelques uns).

De l’autre coté il y a Aaron Sorkin (« The west wing », « A few good men», « the trial of the Chicago 7 », et la série « The newsroom » que je ne peux pas recommander assez !) qui est un auteur star, une rareté dans le domaine du cinéma qui n’accorde pas assez d’importance à ce métier en particulier, mais bizarrement, Sorkin a su se faire un nom grâce à son caractère arrogant, et ses dialogues éblouissants qui tendent à être longs et très mémorables.

Théoriquement, le clash entre les styles visuel de Fincher et théâtral de Sorkin est une recette vouée à l’échec, mais le résultat était une expérience cinématique très engageante, comme Sorkin l’avait éloquemment décrite : « Ce qui m’a attiré dans [le projet de film] n’avait rien à voir avec Facebook. L’invention elle-même est aussi moderne que possible, mais l’histoire est aussi vieille que la narration : Les thèmes de l’amitié, de la loyauté, de la jalousie, de la classe et du pouvoir. »

Pour revenir à « The Social Network« , la particularité de ce film réside dans sa structure non linéaire composée de plusieurs flashbacks concentrés sur la conception de Facebook, depuis Facemash jusqu’au cap du million d’abonné atteint et alterne au présent les deux procès simultanés lancés contre Mark Zuckenberg, l’un par les frères Winklevoss, l’autre par Eduardo Saverin, par conséquent, le spectateur finit avec trois versions de la même histoire racontées par des personnes qui ont témoigné sous serment devant un grand jury, quelle est la version réelle ? Il n’y a pas de réponse facile, aucune version n’est favorisée au détriment des autres, et c’est au spectateur de choisir la vérité qui le convient à la fin, bien que, par hasard ou à dessein, et tenant en compte la façon dont Facebook continue à cannibaliser les différentes plateformes des réseaux sociaux, The Social Network est devenu l’un des films les plus pertinents de la décennie !

Pour ce mois, le choix le plus évident aurait été le film « The pursuit of happyness » (Will Smith 2006), il aurait fût un choix logique, sûr, et facile, et j’allais l’analyser avec le modèle GROW du coaching, en détaillant les 4 étapes (Goal, Reality, Option, Will) vécues par le protagoniste, c’était mon plan initial, mais à chaque fois, je n’arrêtais pas de revenir vers « The social Network », qui, certes, manque l’inspiration émotionnelle de « The pursuit of happyness », mais qui explore un concept très important qui m’a ébranlé personnellement durant ma formation du coaching, il s’agit de la hiérarchie des valeurs.

Le concept est vraiment simple mais fascinant : C’est comment les valeurs peuvent agir inconsciemment sur nos choix, on peut croire valoriser une valeur plus que d’autres, mais est ce que cet ordre est maintenu quand ces valeurs sont testées ?

Prenant l’exemple de Mark dans ce film, depuis la conversation au début du film, il est évident qu’il est motivé par l’acceptation sociale dans son environnement (Harvard), pour lui, son statut de génie ne sert à rien du moment qu’il ne peut pas accéder au club des élites qu’il souhaite intégrer, il cherche la reconnaissance de cette classe sociale et il se servira de son intelligence pour créer un moyen qui le servira dans ce sens : « Facemash » & « Facebook ». Avec leur succès monstre, le statut social prend le recul avec l’émergence de la réussite professionnelle comme une nouvelle valeur : Mark est prêt à risquer l’animosité de l’élite dont il souhaitait faire partie (Les jumeaux Winklevoss) et la seule relation réelle qu’ila développé (son ami et partenaire Eduardo), afin de s’approprier le succès,. Il se croyait capable ainsi de se passer des relations humaines qu’il trouve trop difficile à maintenir, mais hélas ! La réussite ne lui rend pas confort, et à la fin, on regarde Mark qui célèbre son premier million d’adhérents, seul, vaincu, et presque misérable.

The Social Network est une narration dramatique d’une histoire qui n’est pas encore terminé, et avec les informations récurrentes des procès pris contre Facebook et Mark Zuckerburg, on se demande si Fincher et Sorkin ont prédit la situation actuelle, mais pour moi, l’apprentissage le plus important de cette histoire est de ne pas perdre la tête dans le chemin vers la réussite individuelle… Elle est motivante, magnifique, et même aveuglante, mais quel est son classment dans notre hiérarchie des valeurs ?

Autres recommandations :

The pursuit of happyness (2006) :

Chris Gardner est un représentant commercial qui a du mal à gagner sa vie. Il jongle pour s’en sortir, mais sa compagne supporte de moins en moins leur précarité. Elle finit par virer Chris . Désormais seul responsable de son petit garçon de 5 ans, Chris se démène pour décrocher un job…

Remember the Titans (2000) :

Billy Beane arrive comme directeur général de l’équipe de baseball des Athletics d’Oakland. Avec son adjoint, il utilise une approche statistique dite sabermétrique, dans le but de fonder un groupe compétitif malgré un budget très restreint par rapport aux grandes franchises des Ligues majeures de baseball. Un autre titre dont le scénario est écrit par Aaron Sorkin.

Mean Machine (2001) :

Inspiré d’une histoire réelle, c’est pratiquement le chemin à ne pas emprunter dans le monde de l’entreprenariat, il raconte l’ascension vers la fortune d’un courtier en bourse, Jordan Belfort, interprété par Leonardo DiCaprio, et ses mal versations au cœur des années 1980, le menant à la chute et à une forme de rédemption, une autre collaboration entre Marlin Scorsese et DiCaprio.

Glengarry Glen Ross (1992) :

Quatre agents immobiliers subissent la pression de leur direction en période de crise économique, avec Al Pacino, Jack Lemmon et Kevin Spacey, ai-je besoin de dire plus ?

Fatima KASSIMI

Coach Personnel et Professionnel, Responsable Développement RH.