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18 Fév 2021

Le sens entre hédonisme et eudémonisme

Des moments de notre vie passent… Ternes et fades…nous les voyons s’écouler sans aucun goût, sans aucun sens.
D’autres par contre, révèlent notre génie et notre énergie, dans lesquelles nous sommes impliqués dans des activités diverses, sans même voir le temps passer…Nous sommes dans « le flux ».

Etre dans « le flux » dans le monde de psychologie induit que nous sommes bien connectés à notre sens dans la vie, à ce que nous sommes réellement. Nous sommes totalement emportés par la beauté et la joie de ce que nous faisons. Nous participons courageusement à cette œuvre divine en posant notre pierre, aussi infime soit-elle.

Nous ne pouvons traiter du sens en passant à côté du livre « donner un sens à sa vie » de Jacques Lecomte. Dans le préambule, on y trouve que plusieurs études ont mis en évidence un lien entre une vie riche de sens et une bonne santé mentale et physique. Par exemple, les gens ayant un niveau élevé de sens de la vie sont plus joyeux, moins anxieux, moins dépressifs ou moins hostiles que ceux au niveau plus faible de sens. Inversement, l’absence de sens est souvent liée à la névrose, à la dépression, au comportement suicidaire, à la toxicomanie et à l’alcoolisme.
Il nous y éclaire sur le débat fondamental entre hédonisme et eudémonisme, transposé de la philosophie vers la psychologie. En effet, « de nos jours, le bonheur fait parfois l’objet de vives critiques, dues précisément à cette assimilation hédoniste contestable « bonheur=bien-être »…
les psychologues hédonistes assimilent eux aussi bien-être et bonheur. Mais, depuis quelques années, divers psychologues contestent cette façon de voir. Ils se référent souvent explicitement à Aristote et à l’eudémonisme, ainsi qu’au courant de la psychologie humaniste, en soulignant que l’eudemonia ne désigne pas un sentiment ou une émotion, mais plutôt la vie pleine et réussie de l’être humain, le fonctionnement optimal d’une personne en terme de
réalisation de son potentiel. »

Le bien-être qu’on qualifie de subjectif comprend l’absence d’émotions négatives, notamment la dépression, la présence d’émotions positives et la satisfaction de la vie. Ainsi, au lieu d’assimiler bien-être et bonheur comme le font les philosophes et psychologues hédonistes, en évacuant toute référence au sens, il semble plus adapté de considérer que le bonheur résulte de la présence conjointe du bien-être (facette plutôt émotionnelle à court terme) et du sens (facette plutôt cognitive à long terme).

Généralement, parler de sens fait référence à la croissance personnelle, au projet de vie, aux relations positives aux autres, à l’autonomie. « Les sujets dont les projets personnels sont en accord avec leurs valeurs et leur identité profonde font état d’un niveau de sens plus élevé que ceux dont les projets reflètent moins leur identité personnelle».

Concept très proche en psychologie du sens à la vie, celui d’accomplissement personnel, ou encore de « bien-être psychologique ». A ne pas confondre avec le « bien-être subjectif » cité ci-dessus, il est mesuré par une échelle conçue par Carol D.Ryff, de l’université de Wisconsin, qui a établi une liste de six principales caractéristiques du fonctionnement humain optimal, que nous qualifierons d’ « eudémoniste » :

L’acceptation de soi :  La personne possède une attitude positive envers elle-même reconnaît et accepte de multiples aspects de soi incluant les bonnes et les mauvaises caractéristiques, regarde positivement son passé.

Les relations positives avec les autres : La personne a des relations chaleureuses, satisfaisantes, confiantes avec les autres, est attentive à leur bien-être, capable d’une forte empathie, d’affection et d’intimité.

L’autonomie (ou autodétermination) : La personne s’évalue par des standards personnels, est capable de résister aux
pressions sociales visant à la faire penser et agir d’une certaine manière .

La maîtrise de l’environnement : L’individu choisit ou crée un environnement adapté à ses conditions psychiques (et physiques). Il parvient à contrôler des activités complexes.

La croyance que sa vie a un but et du sens : La personne estime que sa vie passée et présente a du sens et se fixe des objectifs pour l’avenir.

La croissance personnelle : La personne est ouverte à de nouvelles expériences et a le sentiment de réaliser son potentiel.

Donc, en attribuant une note allant de 0 à 10 à chacun de ces critères, nous pouvons avoir une idée initiale sur son niveau de bien-être psychologique, d’accomplissement personnel ou encore du sens que nous nous attribuons à notre existence. Un moyen qui peut favoriser notre réflexivité et qui peut éclairer nos instants d’introspection, dans notre quête soutenue de sens et de bonheur.

 

Mme.  EL BAKKALI Hafssa
Coach Personnel et Professionnel, Responsable Développement-Associée

 

Article du magazine « AIGLE »7ème édition