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21 Mai 2020

Blues du dimanche soir

  1. On entend de plus en plus parler du blues du dimanche soir. De quoi s’agit-il ? Est-ce un mythe ou une réalité ?

Nous parlons de « Blues du dimanche soir », quand la personne est traversée par un sentiment négatif la veille de la reprise de son activité hebdomadaire. En effet, après un super week-end, la personne peut se sentir démotivée, triste ou même anxieuse.

Apparemment, ce phénomène dominical n’a pas encore fait l’objet d’études scientifiques approuvées, mais uniquement mis en exergue à travers des sondages. Néanmoins, il a suscité un réel intérêt suite à la parution, en 2016, du livre du Dr Florian Ferreri, psychiatre, et Gautier Bouchaud, professeur des écoles, intitulé « Vaincre le Blues du dimanche soir ».

  • Quels sont les principaux signes qui doivent alerter et quand est ce que la situation devient réellement alarmante ?

Personne ne pourrait prédire quel serait le sentiment ou l’état de la personne un dimanche soir, car le contexte et la personnalité humaine sont deux variables dont le produit peut atteindre une complexité exponentielle.

Les signes peuvent aller d’un simple sentiment d’ennui, ou de morosité, jusqu’à un réel état d’abattement et de déprime, ou encore d’angoisse qui s’accompagne par de sérieux signes physiques (palpitations cardiaques, sueurs, boule à la gorge, nœud au ventre…).

En réalité, cet état pourrait être alarmant quand il est fréquent, intervient aussi au cours de la semaine, ou encore source de souffrance pour la personne ou son entourage.

  • Quelles peuvent être les causes de ce phénomène ?

Je crois que le dimanche soir a la particularité d’être perçu comme un moment de changement de rythme, de transition. Un moment à mi-chemin entre des sentiments et des comportements antagonistes : du repos à l’activité, du calme au bruit, du plaisir à la contrainte (quelques fois).

En effet, quelque soient les signes rencontrés, il s’agit d’une manifestation plurielle d’une même réalité, celle d’une émotion fondamentale qui est tout simplement : la peur.

Peu reconnue et quelque fois peu conscientisée par la personne en question, l’anxiété est une peur anticipatoire, liée au pressentiment, à l’attente d’un danger imminent, généralement qui n’a pas d’objet.

Je trouve que les personnes les plus impactées par cette morosité dominicale seraient celles qui supportent difficilement les changements de rythme, celles de nature anxieuse ou ayant une humeur plutôt dépressive.

  • Comment y faire face ?

On ne choisit pas d’être anxieux un dimanche soir, mais on peut décider d’améliorer sa qualité de vie et de clôturer le week-end dans la sérénité. Des idées peuvent inverser la donne :

  • S’organiser efficacement : au lieu de laisser les tâches ingrates pour le lundi, il serait opportun de les réaliser avant de partir en week-end. Egalement, il serait très utile de partir avec un programme ficelé du début de semaine, pour éviter tout flou et toute perte inutile de temps, source de stress et d’anxiété. Enfin, il serait utile d’organiser les tâches à faire durant le week-end, ainsi, laisser la corvée au dimanche soir serait, sans doute, source d’insatisfaction.
  • Eviter un changement radical de rythme : Passer un week-end dans la léthargie, en se réveillant et en se couchant tard par exemple, pourrait entrainer des blues. Dr. Ferreri prône dans son livre de maintenir un rythme qui ne dépasse par 2h de variation par rapport au rythme de la semaine, sans se soumettre à des contraintes strictes.
  • Positiver au maximum : en prenant conscience de notre manque d’organisation, ou encore de notre tendance anxieuse, on pourrait fournir l’effort nécessaire pour remettre les choses sur les rails, et s’entrainer à chasser de notre esprit nos idées négatives, et à les remplacer par des antidotes adaptés. Cette méta-position pourrait être cruciale pour éradiquer cette tendance aux blues du dimanche soir.
  • Quand est-ce que le recours à un spécialiste, notamment un coach ou un psychologue devient indispensable ?

Quand l’état devient critique, de par sa fréquence ou son intensité, et provoque de ce fait souffrance chez la personne concernée et/ou son entourage, il devient indispensable de consulter un spécialiste pour s’interroger sur les raisons qui se cachent derrière cette peur.

Un coach pourrait faire avec la personne un bout de chemin quand le blues cache un malaise réel au job (ambiance toxique, harcèlement moral, responsabilités non claires…), il serait peut-être temps de réfléchir à une reconversion professionnelle, ou au lancement de son propre projet.

Par ailleurs, quand la souffrance s’installe, le psychologue accompagne la personne en creusant pour comprendre les raisons intrapsychiques de ses peurs. Ecouter les messages derrière ses peurs serait le remède pour s’en sortir de façon radicale.

Mme. Hafssa EL BAKKALI
Responsable Développement-Associée
Coach Personnel et Professionnel