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15 Juil 2021

CINÉ ET COACHING

Ben Whittaker, un ancien employé d’une société qui produisait les annuaires téléphoniques (Robert De Niro) est récemment parti à la retraite, il essaye de se détendre et de profiter de nouveaux passe-temps comme le Tai Chi. Cependant, maintenant, qu’il est veuf, il se sent toujours vide. Alors, plutôt que de bouder ou se complaindre sur son sort, il prend un nouveau type de programme de stages qui recrute des seniors.

Son parcours impressionnant et son CV lui garantissent un emploi pour une entreprise de mode d’E-commerce en pleine croissance, qui se trouve dans le même bâtiment dans lequel Ben avait travaillé pendant de nombreuses années.

Son patron Jules Ostin (Anne Hathaway), dynamique, mais aussi intimidante, découvre que Ben lui a été assigné. Au début, elle est réticente, car elle suppose qu’il est trop vieux pour suivre son rythme trépident de travail, alors elle lui confie des tâches faciles. Mais avec sa sagesse, son attitude calme et ses manières de gentleman, Ben commence à se faire une place dans le coeur de Jules et le staff de son entreprise, et même avec sa petite famille.

Le film est écrit, produit et réalisé par Nancy Meyers, dont la filmographie impressionnante inclus des films avec des acteurs principaux qui sont toujours du poids lourd, comme « Ce que veulent les femmes » (avec Mel Gibson), « Tout peut arriver » (avec Jack Nicholson), et « Pas si simple » (avec Meryl Streep).

Robert DeNiro est le cœur de ce film. Pour un acteur qui a joué des personnages aussi impitoyables dans « Goodfellas » et « Taxi Driver », le fait qu’il a pu réussir à merveille ce rôle de gentleman avunculaire est un témoignage de son art. Son Ben Whittaker semble presque trop parfait, mais DeNiro apporte une humanité qui le rend éminemment crédible.

Anne Hathaway aussi fait un bon tour en tant qu’entrepreneur Internet qui est control freak, mais en même temps vulnérable et plein d’insécurités, c’est un rôle qu’aurait facilement pu être perçu comme un personnage de dessin animé, mais dans la main capable d’Anne, Jules est une personne réelle et facile à comprendre et sympathiser avec, les seconds rôles sont aussi joués à merveille, donnant aux acteurs principaux beaucoup de place pour briller, sans distraire de l’histoire.

En toute honnêteté, le choix de ce film en particulier m’avait vraiment étonné cette fois, je suis une personne qui a passé une partie plutôt significative de sa vie devant les différents types d’écrans regardant des films. Certes, cela m’avait beaucoup aidé à développer plusieurs compétences qui m’ont servi par la suite, mais j’avais aussi cultivé une sorte de snobisme qui m’avait rendu très sélective avec le temps.

Ce que je veux dire dans cette longue introduction est que, par mes normes de « Cinéphile », ce film est plutôt petit : petite histoire, directe, pas de tournures ou virages, pas de techniques révolutionnaires de cinématographie, même pas une lourdeur dramatique ou un dialogue mémorable, et pourtant… , le film continuait à s’imposer comme premier choix pour le thème de ce numéro, et me voilà…

L’arrivée de Ben dans ce monde des « jeunes Netizens » qui gèrent tout dans le monde virtuel, qui travaillent très vite, prennent leur décision très vite, paniquent très vite, et même parlent très vite : c’est la folie et la vie trépidante des coulisses des start-ups en ligne que nous voyons apparaître quotidiennement dans nos flux de Facebook et Instagram.

Ben avec le gap d’âge, de langage et de culture entre lui et ces jeunes, aurait pu être un autre cas de «Poisson hors de l’eau », mais j’étais agréablement surprise à découvrir que ce n’était pas le cas, au contraire, l’arrivée de Ben avait un effet instantané sur les collaborateurs, ils le regardaient avec curiosité au début, dû à son âge et au fait qu’il était le seul qui portait un costume immaculé et un mouchoir (ça existe toujours ?!), et un peu de réticence et de condescende, de peur qu’il soit un autre « moralisateur » qui allait les juger.

Mais loin de là, Ben s’est fait vite l’ami de tout le monde, il apportait un effet « calmant » comme décrivait Jules, et vite tout le monde se tourne vers Ben pour demander son avis, son approbation et encouragement, et c’est ainsi que les 3P se sont installé de la manière la plus naturelle du monde !

La Permission :

« Le plus cruel supplice que l’on puisse faire subir à l’ambitieux est l’immobilité » (Pierre-Claude Victor Boiste).

Dans le cas de l’entreprise « About The Fit » ce n’est pas question d’immobilité, mais surtout de rester dans le statu quo où tout le monde, et surtout Jules, vivent : submergés, en désordre, et incapables de balancer leurs vies professionnelles avec vies privées.

Ben introduit la composante «Permission,» en encourageant le changement avec son attitude bienveillante qui inspire sagesse et confiance, et avec des échanges qui poussent les autres à changer leurs perspectives : Ainsi, après une longue période d’hésitation, Jules décide finalement d’essayer la solution de recruter un manager qui pourrait l’aider à mettre plus d’ordre organisationnel à son travail, au détriment de sa nature de rebelle, dans l’objectif de trouver un peu de répit et consacrer plus de temps à sa famille.

Son assistante commence à avoir plus de confiance en ses compétences, son collègue stagiaire ose franchir le premier pas pour aborder la fille qu’il admire, ainsi les personnages autour de Ben se donnent droit de reconnaitre leur potentiel et leur possibilité d’avancement, et d’agir en accordance.

La Protection :

Bien sûr, après avoir donné la Permission, Ben ne laisserait pas ses « protégés » s’aventurer vers le changement aveuglement, il doit mettre en place des règles et définir des limites afin de s’assurer de la sécurité de chacun. Alors, il encourage Jules à réfléchir à la raison réelle et aux conséquences potentielles de sa décision, et si elle est générée par sa propre volonté ou simplement pas un sens de culpabilité envers son mari qui a sacrifié sa carrière pour qu’elle réussisse.

La Puissance :

« Qui domine les autres est fort, mais qui se domine est puissant » (Lao-Tseu). Jules a plus de confiance en soi que jamais, elle n’a pas besoin de quelqu’un pour lui dicter ce qu’elle doit, ou ne doit pas faire, pour s’ajuster aux attentes de son environnement, après tout, c’est elle seule qui a créé sa boite et elle est la seule qui allait s’investir corps et âme pour la diriger vers la réussite, elle est capable maintenant de développer son potentiel de manière plus autonome, et de progresser dans sa vie privée et professionnelle.

Avec cette nouvelle résolution, Jules est plus détendue que jamais, Cela est démontré dans la dernière scène où elle rejoint Ben pour  la première fois à sa session de Tai Chi et commence á savourer des moments paisibles qu’elle en a tant besoin !

Sur le plan personnel, il m’était facile de s’identifier avec l’histoire du film «The Intern», ce n’est pas le même cadre, le même contexte, ni la même culture, mais ce sont les mêmes doutes, et les mêmes questions qu’on se pose tous quand on est Manager d’équipe : Comment puis-je créer les conditions qui accroîtront l’efficacité de mon équipe ? Quel degré d’autonomie dois-je accorder à mon équipe pour améliorer sa performance ? Dans ce sens, je crois que les 3P peuvent donner un énorme coup de pouce !

 

Mme. Fatima Kassimi
Coach Personnel et Professionnel,
Responsable Développement RH.

Article du magazine « AIGLE »9ème édition