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       «Les impliquer dans un projet»


       Face  aux  «affranchis»,  qui  cassaient  l’école  (fenêtres,   de leur collège. Leur directeur qui leur déclare qu’il a besoin
       ampoules, tables, tout y passait), il a refusé la répression.   d’eux. Les propositions ont fusé. Ils avaient tous de très
       C’est trop facile, m’a-t-il dit. Il a choisi le difficile chemin de   bonnes idées pour réhabiliter les classes.
       la co-construction.                                    Il leur a demandé de venir le voir le lendemain à 9 h pour en

       Il m’a expliqué, par la suite, quand il avait constaté que leur   discuter. Le lendemain, à 9h tapantes, ils frappaient à la
       attitude avait changé : ils se taisaient quand il passait. Il a   porte de son bureau et demandaient l’autorisation d’entrer.
       compris que c’était le moment d’établir un contact avec eux.   Il les a invités à entrer et à s’asseoir autour de la grande
       Que ses efforts ont apporté les fruits attendus. Le fer est   table de réunion. Pendant une heure, les collégiens lui
       chaud, il peut en faire une œuvre.                     faisaient  des  «propositions  formidables»  pour  enjoliver
       Un jour, il s’est arrêté devant eux et s’est adressé à eux «en   leurs classes. Il les a notées toutes. Puis avec eux, il les a
       adultes», sans jugement, ni reproches. Il leur a parlé de l’état   réorganisées et planifiées. A la fin de la réunion, il a exigé

       des classes (pas leur classe) sans les accuser ou leur faire   leur engagement ferme, si non ce n’est même pas la peine
       porter le chapeau. Rappelez-vous, il a la conviction qu’ils ne   de commencer. «On tourne la page et on passe à autre
       sont pas responsables.                                 chose».
       Il  leur  a  dit  qu’il  a  besoin  d’eux  pour  réfléchir  comment   Les jeunes lui avaient, tous, répondu qu’ils tiendraient
       rendre les classes agréables. Imaginez l’étonnement des   parole et même plus ils veilleraient sur leurs classes
       jeunes qui s’attendaient à être sermonnés, accusés,    «contre d’éventuels actes de vandalisme».
       pointés du doigt d’être les responsables de tous les maux
                                                                  Enseignement N°4 : Un leader trace le cap
                                                                  et accompagne ses collaborateurs sur le
                                                                  chemin de la progression et les
                                                                  responsabilise.
       «Construire des ponts»

       Le lendemain, les collégiens se sont mis au travail pour laver

       et récurer les classes vandalisées. Le directeur a mis à leur
       disposition les produits de nettoyage. Les autres
       enseignants et les «bons élèves» les regardaient amusés et
       médusés.
       Un matin, le directeur découvre les parents de certains
       collégiens à l’œuvre. Un papa menuisier retapait les tables.
       Un autre papa peintre avait ramené de la peinture pour les

       murs.  Un  autre  papa  jardinier  plantait  des  fleurs  dans  le
       jardin. Des mamans aidaient, aussi. «Nos enfants ont besoin
       de  notre  aide  pour  rendre  agréable  leur  classe»,  lui  ont
       expliqué les parents. L’élan de solidarité créé par cette
       initiative du directeur avait dépassé les murs du collège pour
       rallier les familles autour du projet. En quatre jours, les
       classes ont été remises à neuf.

            Enseignement N°5 : Le leader fait preuve
            de créativité pour tisser des liens entre
            les membres de son équipe.



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