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un management collaboratif ou coercitif. S’agissant de la un coût humain plus ou moins supportable. D’où le
personnalité du manager, la question de son impact sur questionnement sur le prix à payer pour obtenir un
les collaborateurs, et par conséquent sur leurs certain niveau de performances comme en témoignent
performances, ne cesse d’être l’objet de réflexion que ce
soit dans les milieux scientifiques ou managériaux. psychosociaux dont le burnout, le workaholisme, le
Parlons-en, derrière tout niveau de performance se cache brown out, etc...
Bien sûr, ni les performances ni les modes
d’organisation ne sont uniquement du ressort d’un
manager quel qu’il soit, mais bien d’une multitude de
facteurs dont ceux liés à celui-ci et qui sont, d’une
certaine manière, déterminants. Il a été démontré sous
d’autres cieux que les caractéristiques de personnalité
délétères sur la santé et le bien-être des collaborateurs
cas, bon nombre de collaborateurs pense, par exemple, à
quitter cette organisation ou le cas échéant ce service.
Dans le deuxième cas, l’environnement sécurisant peut
inciter les collaborateurs en conséquence à chercher à
se maintenir dans l’organisation et donc à y rester loyal.
La personnalité du manager revêt donc une importance
capitale dans l’acte managérial, lequel acte explique en une fois persuadé que le management est la source du
grande partie ce qui fait que des collaborateurs restent malaise. On ne cesse de montrer que ceux qui ont
dans leur entreprise et s’y accrochent ou au contraire l’intention de quitter ont déjà quitté dans les sens où ils
pensent à quitter. N’a-t-on pas dit que les collaborateurs ne sont là que pour le temps de trouver une autre
ne quittent pas un travail mais un mauvais manager ? opportunité.
Mais qu’est-ce que la personnalité du manager a à faire Pour étayer mes propos sur l’impact de certaines
dans cette histoire ? J’évoque ici deux cas de figures que caractéristiques de la personnalité du manager sur ses
nous rencontrons souvent dans les milieux collaborateurs, j’évoque à titre d’exemple, le manager de
professionnels : destructeur ou protecteur de la santé et type ‘’pervers narcissique’’ et le manager de type
du bien-être des siens. Le premier cas de figure fait état bienveillant. Le pervers narcissique se nourrit des
de comportements d’harcèlement via des embêtements
de toute sorte, histoire de se procurer un plaisir. Le est ouvert aux autres, conciliant et animé par le sens du
deuxième cas de figure, au contraire, trouve plaisir dans partage.
le partage du bien-être. L’un stimule la performance, Les gens qui travaillent aux côtés du pervers narcissique,
l’autre inhibe l’excellence. Et s’il y a excellence comme ne sont pas censés exister pour eux-mêmes mais pour
on essaie de faire croire elle n’est que factuelle, lui. C’est pourquoi, il a tendance à préférer les personnes
provisoire et éphémère. Cela explique le fait qu’on quitte suivistes qui ne cessent de vanter ses qualités même
son organisation à la première occasion qui se présente, quand il n’en a pas.
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