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UN PEU DE PSY
Le profil - type de l'entrepreneur : quel est-il ?
Au Maroc, comme d’ailleurs en France, le taux d’entrepreneuriat parmi les
lauréats de l’enseignement supérieur privé comme public, se situe autour de
3-4% alors qu’il avoisine les 97% aux USA. Certains chercheurs se penchent
de plus en plus sur les raisons de ce taux d’entrepreneuriat
comparativement faible sous nos cieux surtout que ni les administrations ni
les entreprises marocaines ne peuvent absorber autant de lauréats, chaque
année.
Alors, nait-on avec la fibre entrepreneuriale comme constituant de notre
personnalité ou le devient-on ? Le cas échéant, comment arrive-t-on à
« l’idée d’entreprendre » ? Y a-t-il des traits de personnalité qui favorisent
l’entrepreneuriat ? Youssef BOUGRINE
Parmi les raisons de ce faible taux d’entrepreneuriat, on peut citer les
Médecin, Psychanalyste,
systèmes politico-économique (favorisant ou pas la libre entreprise), Psychologue de travail,
culturel, médiatique (modèle entrepreneurial valorisé ou pas), socio-familial, et Consultant auprès des entreprises.
éducatif et bien-sûr individuel lié à la personnalité.
Politiquement et de manière générale, les pays dits des possibilités du marché du travail à être recrutés. Bref,
« libéraux » auxquels nous appartenons favorisent plus que les l’ascenseur social fonctionnait à peu près via des études
états communistes et totalitaires l’entrepreneuriat. « réussies », même si nos origines socioéconomiques
Culturellement au Maroc et pendant longtemps, l’emploi étaient modestes. Tout le monde, ou presque peut devenir
« stable et sécurisé » avec un salaire mensuel régulier( klil docteur, ingénieur ou pilote, etc.
w mdawm…) a été valorisé comparativement aux revenus
irréguliers, quoique souvent plus importants des métiers
libéraux ou entrepreneuriaux.
Sur un plan éducatif maintenant, nous avons hérité du
système français qui prône une certaine « pédagogie »
visant à produire à terme, des têtes « bien remplies » mais
pas forcément « bien faites » ! C’est à dire un système qui
cherche du préscolaire jusqu’à l’universitaire, à faire
acquérir des connaissances -certes importantes- par les
individus mais sans se soucier de leurs personnes, de
leurs compétences, de leur bien-être, de leur esprit
critique, de leur émancipation, etc. Bref, ce système n’a
cessé de favoriser les savoirs au dépens des savoir-faire
et des savoir-être.
On obtenait ainsi et depuis des décennies et
majoritairement des jeunes diplômés, prêts en fonction
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