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         Exemple 2 :  L'effet  placebo serait  une conséquence
         d'un état de dissonance cognitive, dans la mesure où
         un patient, après des traitements lourds et couteux,
         mais sans résultats, refusant que son investissement   A- Changement du comportement/de la cognition et
         soit totalement inutile, rechercherait en lui des signes   respect de l'attitude. Par exemple : arrêter de manger
         d’amélioration  de  sa  santé,  afin  de  réduire  la   des beignets.
         dissonance.
                                                                B-  Justifier  un  comportement/une  cognition  en
         Exemple  3 :  «  J’ai  dépensé  un  mois  de  salaire  pour   aménageant la cognition conflictuelle. Par exemple :
         acheter le denier Smartphone. Mais il ne tient pas la   Je suis autorisé à tricher de temps en temps .
         charge.  Mais  bon,  il  a  plein  d’applications  qui  sont   C-  Justifier  son  comportement/sa  cognition  en
         utiles. »                                              ajoutant de nouvelles  cognitions. Par  exemple  :   Je
                                                                ferai 30 minutes de sport en plus, pour compenser.
         Autres exemples  : ceux  qui  persistent  dans  une
         relation  toxique,  ceux  qui  s’accrochent  à  un  travail   Antidote :  Les  croyances  limitantes,  surtout  celles
         démotivant, ceux qui négligent leur santé (fumeurs),   partagées  par  un  groupe  (en  entreprise,  secte,  parti
         etc.                                                   politique, etc.), deviennent des vérités qui ne peuvent
                                                                être remises en question. Ce sont celles qui posent le
         En  effet,  nous  avons  tendance à vouloir  garder une   plus  de  problèmes  aux  coachs.  C’est  pourquoi,
         cohérence  entre  toutes  nos  attitudes,  croyances  et   lorsque des faits vont à l'encontre de ces croyances, il
         préférences, cherchant ainsi à éviter (sinon à éliminer)   est contreproductif de les combattre directement (voir
         constamment toute contradiction, tout conflit interne   plus loin le Biais Effet Boomerang). Dans ce cas il est
         (incongruence…). Cette atténuation de la dissonance    plus efficace d'engager un dialogue qui déboucherait
         répond à  un  double besoin  de cohérence  :  se       sur  une  prise  de  conscience,  afin  de  sortir
         convaincre  et  se  justifier  à  ses  propres  yeux    graduellement du déni, que de provoquer sciemment
         (autotromperie), et convaincre et se justifier aux yeux   une dissonance  cognitive  dommageable chez un
         des autres de ses actes et comportements. En effet,    interlocuteur.
         selon Festinger, le père de la Théorie de la DC, ce n’est
         pas la logique qui  motive  la recherche  de cette     Bref, ce Biais donne de la cohérence aux mécanismes
         cohérence mais le besoin de justifier le comportement   de rationalisation (sous forme de « confirmation et/ou
         ou les  croyances.  Pour  Festinger  (1957),  nous  ne   renforcement  »)  des  Biais  Cognitifs  ci-dessus,  et
         sommes donc pas des êtres « rationnels » mais des      contribue également à leur donner du sens, comme
         êtres « rationalisateurs » à la recherche du bien-être   nous le verrons plus tard.
         psychologique.

         La  stratégie  «  résolutoire  »  de  la  «  dissonance  »
         répond  à  un  besoin  systémique,  celui  de            2.3- Biais (ou préjugé) de la Tache Aveugle
         l’homéostasie ou de retour à l’équilibre du système.     (ou Blind Spot ou angle mort)
         Selon Festinger, la diminution de la dissonance peut   Le fait de ne pas réussir à identifier ses propres biais
         être  obtenue  de  trois  manières,  diminution  qu'il   (de  jugement  ou  de  décision),  ou  travers,  et  ce  aux
         illustre  par  l'exemple  de la dissonance  entre  les   dépens d'informations plus objectives, est un biais en
         attitudes et comportements suivants (Wikipédia) :
                                                                lui-même. Les gens en général ont tendance à bien
                                                                mieux identifier les biais cognitifs et motivationnels
         Attitude :
         Je  vais  commencer  un  régime  et  je  dois  éviter  les   chez les autres que chez eux-mêmes. Autrement dit,
         aliments gras                                          ce préjugé nous laisse croire que nous sommes plus
                                                                objectifs et moins sujets aux différents biais que les
         Comportement :                                         autres personnes (Pronin et Kugler, 2007). Biais qui
         la personne  mange  un  beignet ou  un  autre aliment   nous « autorise » à porter des jugements.
         gras.











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